Little Wing

Little Wing, 2016, Paris, France

La chanson Little Wing de Jimi Hendrix évoque un idéal féminin, un ange gardien. Voici notre interprétation, qui évoque successivement fantasme, séduction, exaltation, mélancolie et d’une façon plus sombre, de la nostalgie. Pour au final tenter d’apaiser à l’écoute.

Reverb et delay, instruments à vents et synthétiseurs créent l’ambiance atmosphérique et aérienne. Nordique même.

La structure repose sur les notes tenues de la clarinette basse, souffle presque continue, locomotive au ralenti accentuée des cliquetis de percussions qui balancent entre ternaire et binaire.

Au coeur du morceau, solo de saxophone alto. En dialogue avec la flûte en sol, accentuée par la guitare électrique. Le sax, à droite, éclate, et rejoint petit à petit le centre du panoramique pour se mélanger et littéralement s’accoupler à la flûte et à la guitare

La voix féminine, angeline, douce et enfantine contraste bien avec le parlé final, qui se finit dans un dernier souffle avec la clarinette basse et les choeurs semi-funèbres. L’homme répète finalement les mêmes paroles, il se remémore, ca fait mal et ca fait du bien : “it’s all right, it’s all right...” il essaie de de se convaincre. Délire brumeux d’un camé façon final de Requiem For a Dream, ou simplement un rêve lointain, à moitié oublié, laissé dans une boite sous l’escalier. D’où le bâton de pluie qui fonctionne comme un sablier, et qui évoque le son du marchand de sable, pour s’endormir.

Il y a pleins de version magiques de Little Wing. Évidemment l’original studio de Jimi Hendrix et les nombreux lives, mais aussi  celle de 1987 de Sting et Gil Evans avec des premières notes de solo de trompettes à tomber par terre. Et une belle remontée par ton à la fin de chaque cycle (reprise au milieu du solo de sax dans notre version). Sting a même réalisé une cover en espagnol, Mariposa Libre.

La quasi absence de guitare est volontaire pour se détacher du référent. Le solo de guitare introductif de l’original de Jimi Hendrix est inimitable. Notre version est donc moins électrique, plus électronique, soufflante, planante et contemplative. Plus légère. Pas de batterie et le fameux break rebondissant de fin de grille de Mitch Mitchell. Seulement une boucle de drums électronique ouverte / fermée. Pour résumer le tout, l’opposition des voix masculines et féminine donne la dimension à la fois naïve et sombre, simple. Question réponse. 

Ce morceau a été arrangé et enregistré en septembre 2016. C’est d’ailleurs la première production du groupe Parc de Sceaux avant que Pablo ne nous rejoigne, et la conception s’est faite très rapidement. Little Wing est resté enfermé trop longtemps, bonne écoute !

Crédits

Auriane Auster : Voix
Louis Remy : Guitare, Voix
Daniel Beaussier : Saxophone, Flûte, Clarinette Basse
Christian Helgi Beaussier : Percussions, guitare alto, synthétiseurs, arrangement, enregistrement, mixage et bâton de pluie 

Sur la photo d’illustration, un couple de Rjupa ou Perdrix des neiges qui se tournent le dos, l’un porte déjà son plumage d’été, l’autre est en train de perdre celui d’hiver, coloré au hasard d’expérimentations avec des filtres de transition vidéo.


Pour aller plus loin 

Même processus de recherche esthétique et textuelle avec Maistrajrnan, cette fois très influencée par le groupe islandais Samaris. Et de manière plus subtile, dans Feuille qui dort.

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